Le réseau national d’alerte TELERAY

TELERAY est un ensemble de balises de mesure de la radioactivité gamma ambiante reliées en permanence, par un réseau de transmission de données, à un système de supervision centralisé. Cet ensemble de capteurs réparti sur le territoire national (incluant les DROM-COM) permet à l’institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) d’assurer une surveillance permanente (24h/24 et 7j/7) de l’état radiologique pour le compte des citoyens et des pouvoirs publics.

Les balises sont sensibles au rayonnement gamma dont la mesure (le débit d’équivalent de dose) est exprimée en nSv/h (nanosievert par heure).

Chacune des balises réalise une mesure toutes les 10 minutes, ce qui confère une excellente réactivité à l’ensemble du réseau.

Créé en 1991, le réseau TELERAY a été intégralement modernisé depuis 2011, ceci incluant les balises, le réseau de transmission des données et la supervision.

Une meilleure couverture pour une meilleure surveillance

Lors de cette modernisation, l’IRSN s’est engagé dans une démarche de révision de la couverture du territoire à l’échelle nationale, mais aussi à proximité des installations nucléaires sources potentielles de risque. Cela se traduit notamment par une augmentation du nombre de balises sur les agglomérations situées dans un périmètre compris entre 10 et 30 km autour des installations nucléaires. Cette couverture conduit l’IRSN à disposer d’un réseau d’environ 420 balises sur tout le territoire français.

Pour plus d’informations :

Les réseaux de télésurveillance de l’IRSN

La surveillance de la radioactivité dans l’environnement

Comment utiliser l'application TELERAY?

L’application TELERAY met à disposition du public la dernière valeur mesurée pour chaque sonde.

Les balises sont représentées selon leur statut :

• La valeur a été validée automatiquement par rapport à la valeur moyenne: statut valide,
• La valeur n’a pas pu être validée automatiquement car supérieure à la valeur moyenne, elle est en attente d’une validation manuelle IRSN: statut non valide,
• L’IRSN a constaté un dysfonctionnement de la balise (en panne): statut non valide.

Pour plus d'information, consulter les guides d’utilisation :

- Interface web (http://teleray.irsn.fr),

- Application mobile TELERAY.

Aucune chronique n’est disponible via cette application. L’historique des mesures (moyennes journalières) est par contre disponible via le site du portail de la surveillance de la radioactivité dans l’environnement de l'IRSN.

La valeur mesurée, affichée pour une balise

En tous points du territoire, le rayonnement gamma mesuré par les balises comprend une première composante, dite « cosmique », ayant pour origine les rayonnements en provenance de l’espace. Cette composante est directement liée à l’altitude. Au niveau de la mer, la composante cosmique équivaut à 30-40 nSv/h ; à 2000 m d’altitude, elle équivaut à 80 nSv/h.

La deuxième composante du rayonnement mesuré par les balises, dite « tellurique », correspond à l’irradiation due à la présence d’isotopes radioactifs naturels (potassium 40, uranium 238 et thorium 232 principalement) dans le sol. Cette composante varie fortement selon la nature géologique du sous-sol, entre 20 nSv/h pour un sol sédimentaire et plus de 200 nSv/h pour un sol granitique.

A cela peut s’ajouter une troisième composante, dite « radon », qui correspond à la détection de particules radioactives issues de la transformation du gaz radon présent en permanence dans l’air ambiant. Ce gaz naturel radioactif s’échappant du sous-sol émet des particules alpha non mesurables directement avec des balises TELERAY. En revanche, ses produits de filiation (bismuth 214 et plomb 214) sont émetteurs gamma et délivrent un débit de dose gamma ambiant de quelques nSv/h. Au cours d’un épisode pluvieux, cette troisième contribution peut atteindre ponctuellement quelques dizaines de nSv/h en raison de la concentration brutale de ces particules au niveau du sol.

L’intensité du rayonnement gamma contribuant au débit de dose mesuré par une sonde TELERAY est ainsi fonction de la nature géologique du sous-sol et de l’altitude du lieu d’implantation de la balise. Hormis les cas ponctuels des épisodes pluvieux, l’intensité locale varie sensiblement en fonction des conditions climatiques. Il existe ainsi des fluctuations de fréquence quotidienne ou saisonnière. Par ailleurs, la mesure réalisée par la sonde de nouvelle génération TELERAY est précise à quelques nSv/h près.

La moyenne affichée, pour une balise

Le système de supervision de TELERAY s’attache à connaître la valeur de référence de chaque balise ainsi que les variations précédemment décrites pour déterminer un « bruit de fond » naturel. Cette valeur de bruit de fond sert alors à déterminer des seuils de pré-alarme permettant de détecter toute anomalie, sans nécessairement qu’un risque sanitaire y soit associé. Le bruit de fond est calculé sur une période de 15 jours. Il est nommé « moyenne » dans l’interface de l’application TELERAY (copie d’écran).

Dans l’application TELERAY, une carte du bruit de fond moyen peut être superposée sur la métropole. Elle permet de mettre en évidence les variations du débit de dose naturel sur le territoire. Cette carte a été réalisée à l’aide des mesures de plus de 20 000 dosimètres passifs répartis sur l’ensemble du territoire métropolitain. Ces dosimètres permettent de mesurer une dose intégrée sur 3 mois.

Comment fonctionne l’alerte ?

Par analogie, si l’on considère la température en France, une température de 20°C au printemps est une valeur dite « normale saisonnière ». Le seuil de pré-alarme consiste à détecter une élévation de la température de quelques degrés (par exemple +5°C soit 25°C) de sorte à entrer dans un mode de veille renforcée, sans pour autant que cela puisse affecter la santé de la population. Si l’augmentation de la température persiste et conduit à une température ambiante de 30°C, une alerte peut être déclenchée indiquant qu’il existe un risque que le phénomène perdure. Pour autant, la valeur critique de température susceptible d’affecter la santé de certaines personnes à 40°C n’a pas encore été dépassée.

Concernant la radioactivité, le raisonnement est le même, à la différence près que les unités et les chiffres sont différents.

Ainsi, le seuil de pré-alarme est fixé à 50 nSv/h au-dessus de valeur de bruit de fond, la valeur naturelle en situation normale. Par exemple, à Paris, la valeur du bruit de fond est d’environ 80 nSv/h, le seuil de pré-alarme est fixé à 130 nSv/h. Pour autant, certaines balises mesurent des valeurs de bruit de fond d’environ 200 nSv/h, sans que cela représente un quelconque danger pour la santé. Dans ce cas, la valeur du seuil de pré-alarme est de 250 nSv/h.

Si une seule sonde dépasse un tel seuil, le phénomène peut être considéré comme localisé et lié à un phénomène naturel particulier (cas des orages, de variation de pression atmosphérique, etc.). Ces phénomènes naturels sont susceptibles de provoquer des augmentations du débit de dose de 10 à 100 nSv/h.

Cependant, la fonction d’alerte de TELERAY est conçue de telle manière que même si l’augmentation du débit de dose est faible, dès lors qu’au moins deux balises, géographiquement proches, dépassent le seuil de pré-alarme, une alerte est immédiatement envoyée à la personne d’astreinte 24h/24h.